Au-delà des barrières : le premier fauteuil roulant au monde
MaisonMaison > Blog > Au-delà des barrières : le premier fauteuil roulant au monde

Au-delà des barrières : le premier fauteuil roulant au monde

Jun 24, 2023

Par Sophie Morgan

La définition du handicap est depuis longtemps une entreprise controversée et polarisante. Pour certains, le mot porte un lourd fardeau ; pour d'autres, c'est une source de fierté. La relation de chaque personne avec le label sera aussi complexe, personnelle et nuancée que ses handicaps eux-mêmes.

Il n’existe pas de définition unique ni de modèle unique, mais au cours des dernières années, notre communauté a accepté de s’éloigner du modèle médical de définition du handicap pour se tourner vers le modèle social. Cette nouvelle façon d’envisager le terme souligne que le handicap est créé par la société et les environnements dans lesquels nous vivons – et non par nos déficiences individuelles. Les personnes handicapées se heurtent à des obstacles qui nous empêchent de participer à la société de la même manière que les personnes non handicapées. Ainsi, au lieu de vouloir nous réparer et supprimer nos handicaps, le modèle social stipule plutôt que nous réparons nous-mêmes les barrières.

Lorsque Patrick Suverein est devenu dépendant d’un fauteuil roulant en raison de complications au dos en 2017, je doute qu’il ait eu conscience des dilemmes entourant ces façons de penser en constante évolution. Quoi qu’il en soit, lorsqu’il est devenu temporairement handicapé, son monde – à savoir une réserve privée de 2 000 hectares dans le parc national de Klaserie, en Afrique du Sud – est devenu inaccessible. Cela l'a amené, lui et son indomptable partenaire Elly, à poser la question à laquelle tant d'utilisateurs de fauteuils roulants avant eux s'étaient également confrontés : « comment faire un safari en fauteuil roulant ? »

Résolveur de problèmes pragmatique, Patrick a commencé, sans le savoir, à appliquer les principes du modèle social à la réserve animalière, en s'efforçant d'adapter le monde qui l'entourait pour répondre à ses besoins. C'était au départ pour son propre bénéfice, mais il s'est vite rendu compte, ainsi qu'à Elly, que d'autres personnes ayant des difficultés de mobilité similaires pourraient également en bénéficier. Ximuwu Lodge (prononcer Shi-mu-wu) est né, un lodge cinq étoiles accessible ouvert au public ambulatoire et non ambulatoire. Comme toute chose forgée par l’urgence, la pression et la nécessité, c’est un joyau précieux qui ne demande qu’à être déniché.

Situé à l'intérieur du parc national du Grand Kruger, Ximuwu est facilement accessible soit par un court vol jusqu'à l'aéroport de Hoedspruit, soit par six heures de route depuis Johannesburg, un détail qu'Elly a expliqué avoir étudié attentivement. De nombreux safaris se vendent sur l'éloignement, mais c'est une qualité qu'ils ont délibérément remplacée en faveur de la commodité. Par ailleurs, Elly et Patrick ont ​​d'autres cases plus inclusives à cocher, dont la première m'accueille à mon arrivée : les transferts accessibles en fauteuil roulant. A bout de souffle, je regarde Matt Porter, le guide en chef et responsable du safari, ouvrir la porte d'un tout nouveau land cruiser vert adapté, enveloppé de la marque Ximumu d'un lion en fauteuil roulant. Il abaisse un siège pivotant réglable à ma hauteur pour que je puisse m'y transférer.

S'il s'agissait de la première observation des cinq grands accessibles à Ximuwu, la seconde serait le treuil de piscine portable, attendant au bord de la piscine à débordement. Une observation rare en effet. Cela a été rapidement suivi par une gamme de sièges de douche, de chaises d'aisance, de barres d'appui et – je pouvais à peine en croire mes yeux – un lit réglable dans l'une des deux suites accessibles. Encore une fois, quelque chose de rare dans un hôtel, et une preuve supplémentaire de l'attention portée aux détails d'accessibilité à Ximuwu. Juste au moment où je pensais que ça ne pouvait pas être mieux, Patrick me montre le safari Land Cruiser et un siège extensible qui m'attend, planant au-dessus d'une rampe en béton comme une libellule au-dessus de l'eau. C'est l'heure du safari.

Rosalyn Wikeley

Lauren Burville

Éléonore Aldridge

Sarah James

Alors que nous nous dirigeons vers la brousse africaine à la recherche des véritables Big Five, la poussière tourbillonnant au crépuscule, Matt et le traqueur aux yeux d'aigle Frank Mkhabela nous montrent des empreintes de pattes et des indices que nous suivons pendant les prochaines heures jusqu'à ce que le soleil commence à se coucher. Le traditionnel apéritif obligatoire nous arrête. En sirotant un G&T, je contemple cette station préservée et entièrement privée qui s'étend à perte de vue.

L'horaire typique du safari dicte nos déplacements pour les quatre prochains jours. Commencez tôt à attraper le gibier avant que la chaleur du jour et du soir ne vous pousse à les retrouver alors que les ombres s'installent et que les chasses commencent. Des bouillottes, des couvertures et des collations biltong bush sont emballés avec les jumelles et les lunettes de vision nocturne afin que rien ne soit négligé. Un troupeau d’éléphants à quelques pas de la jeep me fait monter de l’adrénaline.